La police dans l'Egypte ancienne
Les pharaons ont très rapidement adjoint à leur administration les services de forces de l’ordre. Plusieurs polices ont ainsi vu le jour, chacune possédant des rôles et des attributions bien définies mais souvent mal connues.Dans l’Ancien Empire, les Saou-Perou forment le premier de ces corps de police, ils interviennent particulièrement dans les campagnes, leurs rôles étant de maintenir l’ordre sur l’étendue des domaines et de veiller aux versements des différentes taxes.A partir de l’Ancien Empire, les pharaons se sont munis d’un autre type de policiers pour prévenir les dangers sur les routes caravanières et des incursions des peuples frontaliers ; l’armée étant cantonnée à assurer les frontières et contenir d’éventuelles velléités. Ce deuxième corps s’appelait les Nouou, ces hommes étant rompus à la vie dans le désert. Ces hommes employaient des chiens dressés dans leurs missions.Ces deux catégories de policiers agissent sur demande de l’administration ou du gouverneur de la province (nomarque).Lors de la première période intermédiaire, les villes innovent en se dotant d’un nouveau représentant de l’ordre : le supérieur des querelles et, à la XIème dynastie, celle des rois de Thebes, apparaissent des agents de police fluviale appelés « ceux qui repoussent », ce qui montre bien leur rôle défensif.Au Moyen Empire, du fait de l’élargissement des frontières et de la reprise de l’activité dans les carrières, la police se structure davantage : - Les Saou-Perou conservent pour mission principale le maintien de l’ordre et se hiérarchisent. Ils sont dirigés par les Imy Khet saou-perou.- Les Nouou demeurent semi-nomades. Ils assurent toujours la sécurité des chemins caravaniers et des missions envoyées aux carrières ou aux mines. De plus, on leur confie la charge de pourvoir les temples en gibiers.- Les nouveaux venus sont les Medjayou d’origine nubienne, intégrés au sein des troupes et remarqués pour leurs connaissance du terrain et leurs facilités d’adaptation aux rigueurs du milieu.- A l’intérieur des carrières et sur les chemins menant en Nubie, d’autres agents opèrent : ce sont les Meniou Tjesenou qui ont aussi recours aux chiens mais, eux, sont reconnus agents de l’état. Au sein des équipes de carriers, ils ont un rôle de médiation et veillent au bon déroulement des travaux.Cette tendance à aller vers une police plus spécialisée se confirme durant les périodes suivantes.Les gardiens des harems et des résidences royales, les Meshekebou, et d’autre part les hommes escortant les scribes percevant les taxes sont également considérés comme faisant partie de la police. Une police des frontières est aussi attestée depuis le Moyen Empire.Tous ces policiers avaient le statut de fonctionnaires et, de ce fait, étaient rétribués par l’état, dépendaient d’une hiérarchie administrative.Le cas des Medjayou
Au Moyen Empire, les médjayou étaient intégrés au corps des nouou. Cette communauté s’étoffe à un tel point qu’elle va former une police à part entière.Déjà, durant la deuxième période intermédiaire, ils étaient intégrés, comme auxiliaires, dans les armées des rois thébains unificateurs de la XVIIème dynastie (Taâ II et Khamosis) luttant contre les hyksôs qui avaient envahis l’Egypte.Sous les règnes de Thoutmosis III et d’Amenhotep II (Nouvel Empire), ils acquièrent un nouveau statut : ils sont distincts de l’armée et du reste des agents de police. Ils interviennent particulièrement à Thebes, la capitale, à Coptos, leur principale garnison et dans la vallée des rois pour l’encadrement (surveillance et protection) des membres de la communauté de la Tombe (les artisans de Deir el-médineh). Ils sont dirigés par un Idenou our en medjayou.Les médjayou ont peu à peu absorbé, sans les abolir, des corps plus anciens (qui sont encore attestés).Source : Toutankhamon magazine n°3
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