Les principaux organes du gouvernement
Après 509, la République met en place les organes politiques destinés à empêcher tout retour à la monarchie. On est encore loin toutefois de la république au sens moderne du terme...
Les comicesDans la Rome antique, le peuple romain est assemblé selon différents cadres, qui diffèrent selon les occasions. Ces assemblées du peuple sont appelées comices et sont au nombre de trois :
* les Comices curiates (voir définition bas de page)
* les Comices centuriates (voir définition bas de page)
* les Comices tributes (voir définition bas de page)
Ces trois assemblées rassemblent les même citoyens, mais répartis d'une façon différente, ce qui peut modifier sensiblement le résultat du vote. Les votes à Rome ont toujours lieu de la même façon. Ils sont oraux, publics ; ils répondent par oui ou non à une question posée.Le sénat
Le Sénat est une des institutions de gouvernement de la République romaine. Ses membres sont élus parmi les patriciens de Rome.Tite-Live (entre autres) mentionne l'existence et le rôle du Sénat déjà à l'époque de la royauté. et affirme (I-8) que le Sénat a été créé par Romulus lui-même. Les cent membres qui le composaient à l'origine furent appelé « Pères » et leurs descendants « Patriciens ».En -616, Tarquin l'Ancien y nomme cent nouveaux membres (tous acquis à sa cause) et qu'on appellera les « Sénateurs de second rang ». Tite-Live, I-35.Au tout début de la République, en -509, Lucius Junius Brutus, comble les vides laissés par les exécutions du règne de Tarquin le Superbe et fait passer le nombre des sénateurs à trois cents.Les sénateurs sont qualifiés de Patres conscripti à partir de la République. Selon Tite-Live II-1, il faut comprendre l'expression « Pères conscrits » comme une asyndète : « les Pères » et « les Conscrits », cette dernière catégorie désignant les nouveaux sénateurs.À la fin de la République, ses membres constituent l'une des deux classes de la noblesse romaine, l'ordre sénatorial.Ils sont titulaires de l'auctoritas qui se manifeste sous la forme du Senatus-consulte voté par le Sénat suite à une demande d'approbation d'un texte par un magistrat titulaire de l'imperium ; en théorie le recours à ce conseil n'est pas obligatoire, mais en pratique l'influence morale du Sénat est telle que la plupart des projets passent devant le Sénat, et que les projets qu'il désapprouve ne sont qu'extrêmement rarement présentés à l'approbation populaire. De fait le Sénat, par son auctoritas (similaire à une autorité morale) augmente la portée juridique des actes qu'on lui propose ce qui fait de lui le titulaire d'un pouvoir normatif qui ne lui est juridiquement pas reconnu (car c'est un organe de Conseil).Les magistrats
L'ascension politique d'un Romain devait se faire dans un ordre précis, qu'on appelait le cursus honorum. Les assemblées du peuple, appelées "comices", élisaient les magistrats pour un an. Les questeurs
25 ou 30 ans, magistrat chargé des finances qui tenait les caisses de l'Etat, payait la solde des soldats et s'occupait de la trésorerie des provinces. 20 postes à pouvoir.En 133, il y en a déjà huit. Deux à Rome, les autres en Italie pour la perception des impôts. Ils sont élus par les comices tributes et jouissent de la potestas. Ce sont des spécialistes des questions financières et ils ont la garde du trésor (dans le temple de Saturne), ils ont aussi le contrôle de l'administration financière locale en Italie, et ils accompagnent les consuls en campagne (ravitaillement, solde). Les ediles
37 ans, magistrat chargé de l'administration municipale ( police, voirie, approvisionnement de la ville, surveillance des marché, organisation de certains jeux publics) 4 postes à pouvoir.Ils sont autre : deux édiles plébéiens et deux édiles curules. Ils sont élus par les comices tributes et disposent de la potestas. Leur fonctions sont nombreuses et leur coûtent cher.Ils sont chargés de la police des rues, des tavernes, des marchés, des mœurs, de la surveillance des bains, des alimentations en eau etc.. ils jugent les petites infractions. Et ils doivent organiser les jeux pour lesquels ils puisent dans leurs propres ressources ; pour certains édiles, des jeux fastueux dans l'espoir d'être élus gouverneurs.Les preteur
39 ans Magistrats chargé de la Justice.Il a aussi des pouvoirs judiciaires. Il possède un imperium. Il est chargé de l'organisation des procès. En 242, devant la multiplication des affaires et l'affluence des étrangers à Rome, on nomme un deuxième préteur dit pérégrins. Il est chargé de régler les affaires mettant en cause des étrangers.Ils ont aussi des fonctions de commandement militaire, ils peuvent convoquer l'assemblée du peuple et du sénat, réunir les comices tributes et proposer des lois.A partir du IIe siècle, et avec la création des provinces, de nouveaux prêteurs sont nommés par tirage au sort pour administrer les provinces. 6 poste à pouvoirLes consuls
41 ans, magistrat qui est le chef du pouvoir exécutif et des armées. Donne son nom à l'année. 2 postes au pouvoir chaque année.Consul est le titre donné aux deux magistrats principaux élus chaque année par les Romains pendant la République.Après la chute de la monarchie romaine, des magistrats succèdent aux rois. Bien que la tradition les nomme consuls dès 509 av. J.-C., certains historiens pensent qu'ils furent d'abord appelés les préteurs (praetores) avant de changer pour consules (consuls) à une date mal définie (promulgation de la Loi des XII Tables).Ils sont les détenteurs du pouvoir exécutif et à ce titre convoquent et président le Sénat, lèvent et commandent les armées. Ils peuvent présenter des projets de loi. Ils étaient toujours précédés de douze licteurs.Ils donnent leur nom à l'année de leur mandat (on parle de consul éponyme). Sous l'empire, la magistrature est vidée de son pouvoir, et seuls subsistent des consuls dits suffects. Seul l'empereur exerce l'imperium lié au consulat.Clovis fut en son temps nommé consul.Le mot consul dans le contexte romain s'abrège couramment en : COS, suivant le modèle des épigraphes antiques.Pour désigner une personne ayant été huit fois a cette charge, on écrit COSVIII : Consul pour la huitième fois.Le Censeur
Magistrat chargé de surveiller les moeurs et du cens c'est à dire du recensement de la population. 2 postes à pouvoir tous les 5 ans parmi les anciens consuls.Le censeur romain est un magistrat. Deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens consuls, pour 18 mois leur principale fonction est le cens, recensement quinquennal des citoyen par niveau de fortune, une pratique administrative qui remonte, selon la tradition, au roi Servius Tullius.À ce titre ils sont en charge de mettre à jour l'album, c'est-à-dire le registre des personnes admises au Sénat. Leur fonction les amène également à surveiller les mœurs.Le plus célèbre de ses titulaires fut Caton dit « le Censeur ».La censure disparaîtra avec la République.Les tribuns de la plèbe
Les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe romaine.Ils ne représentent pas le populus dans son entier, puisque la plèbe est le populus (l'ensemble du peuple de Rome, comprenant tous les citoyens de toutes les classes) moins les patriciens. L'ensemble des moyens d'action passifs et actifs du tribun composent la potestas, la puissance tribunicienne. Ils ne disposent ni des pouvoirs, ni des attributs d'un magistrat dans son acception romaine puisqu'ils ne disposent pas de l'imperium ni du droit de prendre les augures, et ils ne sont pas non plus précédés de licteurs. Ils sont néanmoins habituellement caractérisés comme magistrats après que leurs moyens d'action, initialement issus de la plèbe, aient été progressivement reconnus et étendus par le Sénat et le patriciat.LE dictateur
Le dictateur romain est un magistrat extraordinaire dans la République romaine antique, institué en 501 av. J.-C. Le titre original était magister populi (« maître du peuple »). Il est généralement nommé en cas de forts troubles, par l'un des consuls en exercice, parmi les anciens consuls, et pour une durée maximale de six mois. Il remplace les deux consuls de l'année.Il reçoit les pleins pouvoirs, les autres magistrats sont alors suspendus, exceptés les tribuns de la plèbe.Il désigne un maître de cavalerie (magister equitum) comme chef d'état-major.D'autres magistrats aux pleins pouvoirs étaient nommés pour de courtes durées : l'interrex, qui assurait l'interim quand les consuls d'une année n'étaient plus en fonction mais que leurs successeurs n'avaient pas encore pris leurs fonctions ; et les rex chargés d'inaugurer un temple.Sylla pervertit ce système en se faisant octroyer une dictature à vie. À la mort de Jules César, Marc Antoine promulgua la lex Antonia abrogeant la dictature.Avec l'empire, la dictature perd sa raison d'être, l'empereur accumulant l'imperium consulaire, la puissance tribunicienne, la charge de grand pontife et le titre de « prince du sénat »