Thoutmosis IV
Retrouvée entre les pattes du Sphinx de Guizeh, la stèle du Songe du prince Thoutmôsis IV, dite stèle du Sphinx, raconte une histoire arrivée au prince, fils d'Aménophis II. Après une promenade dans le désert, Thoutmôsis s'installe près du Sphinx et s'endort. Dans son sommeil, Rê-Harmachis, le Sphinx lui-même, lui apparaît et lui demande d'ôter le sable qui l'ensevelit petit à petit. Puis, il dit « Alors, tu porteras la couronne blanche et la couronne rouge... la terre sera tienne dans sa longueur et dans sa largeur et ce sur quoi brille l'œil du Maître du Tout » Alors, Thoutmôsis fait ce que lui avait demandé le dieu et plus tard, bien que n'étant pas l'héritier légitime, il accède au trône et devient Thoutmôsis IV.« Thoutmôsis était encore un jeune homme, comparable à l'enfant Horus dans les marais de Bouto ; sa beauté égalait celle d'Horus protecteur de son père et l'on voyait en lui le dieu lui-même (...) Ce qui faisait ses délices, c'était de se distraire sur le plateau désertique de Memphis, à ses extrémités Sud et Nord de tirer la flèche sur une cible de cuivre, de chasser le lion et la gazelle, de courir sur son char, avec des chevaux plus rapides que le vent, en compagnie de l'un ou de l'autre de ses serviteurs, mais à l'insu de tout le monde... Un jour parmi les autres, le prince royal Thoutmôsis était venu se promener à l'heure de midi, il s'assit à l'ombre de ce grand dieu (le grand sphinx) et le sommeil et le rêve s'emparèrent de lui au moment où le soleil était à son plus haut point. Il constata que la Majesté de ce dieu sacro-saint parlait de sa propre bouche, comme un père qui s'adresse à son fils »« Regarde-moi, jette les yeux sur moi, ô mon fils Thoutmôsis ; je suis ton père Harmachis-Khépri-Rê-Atoum. Je t'accorde ma royauté sur terre, à la tête des vivants. Tu porteras donc couronne blanche et couronne rouge sur le trône de Geb, le dieu héritier ; à toi sera le pays, dans sa longueur et sa largeur, ainsi que tout ce sur quoi l'œil du seigneur universel répand sa lumière. Tu recevras les aliments des Deux Terres, ainsi qu'un abondant tribut de tout pays étranger, et une durée de vie comportant un long temps d'années... Mon visage est tourné vers toi, et mon cœur vole vers toi ; vois l'état où je suis, et mon corps douloureux, moi le maître du plateau de Guizeh ! Le sable du désert sur lequel je trône s'avance vers moi ; aussi dois-je me hâter de te confier la réalisation de mes voeux, car je sais que tu es mon fils qui vas me protéger : approche, vois, je suis avec toi, et je suis ton guide. A peine eut-il achevé ces mots que le prince royal s'éveilla, parce qu'il venait d'entendre ce discours (...) Il reconnut que c'étaient les paroles de ce dieu, et il garda le silence en son cœur. »
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